Meilleurs voeux à N.Sarkozy

Publié le par journal La Mée

Oui, j'offre mes meilleurs voeux à Nicolas Sarkozy : que le diable l'emporte à tout jamais, au plus profond de l'enfer !



Comme dit Jean-François Kahn :

Vous voulez tout savoir sur Sarko, y compris ce que l'on ne vous a jamais dit ? Alors, le numéro de Marianne de cette semaine est fait pour vous ! Une petite lecture pas inutile avant votre rendez vous de dimanche dans l'isoloir...

Au moins, désormais, est-ce clair. Quelque chose a basculé, dans la dernière ligne droite de cette campagne électorale. Pour la première fois depuis quarante ans, un candidat - pas celui que l'on croit et dont on fait, un peu artificiellement, un absolu épouvantail - a employé un ton et des arguments qui rappellent furieusement (le mot est le bon) la façon dont l'extrême droite d'avant-guerre et les staliniens d'après-guerre poussaient le terrorisme intellectuel et verbal jusqu'à nier la légitimité, l'humanité même de leurs concurrents ainsi diabolisés. Comme si le lapin était déjà fasciné par le boa, les médias, y compris ceux qui font profession d'extrême vigilance en la matière, tel notre confrère Le Monde, n'ont quasiment pas moufté.

Au-delà d'une saine compétition entre personnalités différentes et talentueuses, au-delà d'opinions divergentes mais légitimes, c'est donc bien, en réalité, notre conception de la République et le devenir de notre démocratie qui sont en jeu. C'est grave !

Il est donc temps, grand temps, de dévoiler ce qu'on semble avoir décrété indicible, de faire tomber les masques, de mettre toutes les cartes entre les mains des électeurs qui n'entendent pas favoriser une nouvelle fois l'avènement du césarisme. Il ne faut pas qu'on puisse dire, demain, qu'on ne savait pas, qu'on n'était pas prévenu, qu'on n'avait pas été informé.

Donc, cette semaine Marianne brise l'omerta que favorise le verrouillage médiatique, dit ce qu'on n'ose pas vous dire, et se libère de la conspiration du silence pour jeter, dans le débat, cette lourde vérité dont on voudrait vous interdire l'accès !

Dès aujourd'hui, lisez et retenez ce numéro essentiel.


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Je l'ai lu, c'est aussi effrayant que je l'imaginais.

Ce numéro spécial du journal Marianne (n° 521) qui dit tout haut ce qu'il faut savoir, ce qui se dit dans les rédactions parisiennes, ce qui se chuchote même dans l'entourage du candidat.

12 pages sur le candidat Sarkozy, les insultes qu’il adresse à tous ceux qui le contredisent (y compris ses partisans), les pressions qu’il exerce sur la presse, la peur qu’il fait régner autour de lui.

« Il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté » reconnaissent même ses amis.

« Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer tout ce qui ne renvoie pas à lui-même »

 

« Cet homme quelque part est fou » dit le journal Marianne , « une hargne de conquête, de contrôle,  une boulimie de pouvoir exclusif ». Il est l’homme aux doubles discours, prêt à promettre n’importe quoi « Un argument ne passe pas ? On y renonce ! Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil »                    numéro en vente : 2,50 €



A lire absolument, tant qu'il est temps.
A acheter en plusieurs exemplaires, à passer à vos amis.
Et si vous ne pouvez pas acheter ce numéro, volez-le ! ou photocopiez-le !

Offrez-en un ou plusieurs numéros autour de vous, à vos amis ou connaissances. Le 23 avril, il sera trop tard

B.Poiraud


http://www.journal-la-mee-2.info


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Le journal Le Soir

Dans son édito du 14 avril, ce journal titre : Nicolas Sarkozy est dangereux

J usque-là, nous ne l'avions pas écrit. Parce qu'il demeure exceptionnel que Le Soir prenne position dans une élection, comme il l'avait fait pour soutenir John Kerry face à George Bush aux Etats-Unis.

Cette fois pourtant, on ne peut plus rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux. Parce que le candidat de l'UMP à l'Elysée a franchi la ligne rouge. Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire bouleversent tous les principes de l'humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l'éducation, la famille, l'amour, l'apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire d'un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l'Allemagne, prédisposée à s'abandonner au nazisme, sont tout aussi écoeurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : « La France n'a pas à rougir de son Histoire. Elle n'a pas inventé la solution finale. » Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l'Etat français pour la collaboration.
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Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste. Combien de fois, lorsqu'il était à l'Intérieur, n'a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d'inquiéter, elle aussi, obtenant ici le limogeage d'un directeur dérangeant, discutant là de l'embauche d'un journaliste chargé de couvrir l'UMP. Et que dire de ses déplacements de campagne ? Non seulement il ne peut plus se rendre en banlieue, là où Jean-Marie Le Pen se promène désormais, mais même dans des quartiers moins chauds comme la semaine dernière à la Croix-Rousse à Lyon, il doit reculer par crainte des manifestants.

« Prendre des voix au Front national, est-ce mal ? », interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais à condition de ne pas séduire ses électeurs avec les mêmes mots. Au soir du premier tour, le candidat de l'UMP se félicitera peut-être d'avoir asséché le terreau électoral de Jean-Marie Le Pen. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d'une lepénisation des esprits.



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Ne politisons pas la génétique
Article du Figaro, 13 avril 2007
Par Élisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse.

Qu’il parle de gènes ou qu’il prétende réinventer le vieux débat sur l’inné et l’acquis, à coups de références à la plasticité cérébrale, Nicolas Sarkozy, sur le fond, n’a pas changé d’avis. Il continue à croire que la pédophilie et le suicide résulteraient d’une disposition génétique. Il a l’air de ne pas se soucier d’avoir désormais contre lui les représentants de l’Église catholique, les généticiens et les humanistes athées ou chrétiens. Les uns pensent que si un pédophile est ainsi désigné par ses gènes, on le transforme en un être irresponsable, inapte à être jugé ou sanctionné. Les autres soulignent au contraire qu’en se réclamant d’un tel déterminisme, on méprise la philosophie des Lumières qui a toujours affirmé que le pire des hommes pouvait être rééduqué par la raison.

Qu’un candidat à l’investiture suprême puisse parfois se montrer impulsif, cela est pardonnable dans le contexte d’une campagne où il est lui-même stigmatisé de façon scandaleuse par la famille Le Pen, en tant que fils de l’immigration. Mais rien ne saurait excuser l’arrogance avec laquelle il revendique une opinion absurde. Il n’a pas soutenu que telle ou telle maladie mentale - autisme, schizophrénie, etc. - puisse relever d’une prédisposition génétique, ce qui fait débat aujourd’hui. Non, il a choisi deux catégories d’actes - la pédophilie et le suicide - qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre mais qui ont pour seul point commun de ne relever d’aucune sorte de prédisposition génétique. Nicolas Sarkozy a donc réussi le tour de force de récuser, peut-être à l’insu de son plein gré, les principes de la religion dont il se réclame, l’héritage humaniste dont il devrait être le garant et le discours de la science dont il ne cesse de valoriser les acquis.

Connue depuis la nuit des temps, la pratique de la mort volontaire a toujours existé dans toutes les sociétés. Et si le mot n’est apparu que tardivement (entre 1636 et 1734), il a fallu attendre la fin du XIXe siècle pour que cet acte, considéré comme héroïque dans le monde antique et le Japon féodal, puis diabolisé par le christianisme, soit regardé, dans les démocraties modernes, comme une pathologie de type dépressif liée à un environnement psychique ou social.

Certes, le suicide est universel, mais il a de multiples facettes. Osera-t-on comparer l’attitude d’un Pierre Brossolette préférant se donner la mort plutôt que de parler sous la torture, avec l’immonde suicide collectif des chefs nazis dans leur bunker, choisissant l’autodisparition plutôt que la confrontation avec leurs crimes ? Le suicide d’un adolescent rebelle à sa famille ressemble-t-il à celui d’un malade incurable qui décide d’en finir avec ses souffrances ? Certainement pas.

Quant à la pédophilie, elle n’a été criminalisée - à juste titre, d’ailleurs - que depuis un siècle. Considéré aujourd’hui comme un pervers sexuel, le pédophile est certes psychiquement malade. Mais il n’est ni fou, ni pénalement irresponsable (au sens de l’article 122 du Code pénal). Quand on ne croit qu’à la causalité génétique, on peut jouer les docteurs Folamour, façon Orange mécanique, et traiter les déviants par des châtiments corporels (castration ou amputation) ou par des addictions à la normalité. Cela se fait, cela est horrible et inefficace. Mais on peut aussi soigner dignement, et avec succès, les pédophiles par des psychothérapies qui leur permettent, sinon de guérir de leur perversion, du moins de la contrôler et de ne pas y céder. Cela n’empêchera jamais l’existence de récidives. La société sans risques n’existe pas, puisque la condition humaine est traversée autant par sa passion de l’idéal du bien que par son envers : l’amour de la haine.

Nicolas Sarkozy n’est ni antisémite ni l’adepte d’une quelconque vieille droite française chauvine et xénophobe, même s’il rêve de la domestiquer. Il est plus simplement l’imitateur d’une école de pensée bien connue, le néoconservatisme extrême, aujourd’hui désavouée par plus de la moitié du peuple américain et par ses élites à cause de ses résultats politiques et économiques désastreux. Aussi bien adhère-t-il à une vision de la société centrée, d’un côté, sur l’utilisation policière des communautarismes ethniques et religieux et, de l’autre, sur la biocratie, laquelle consiste à pervertir les données de la science pour faire croire en l’idée qu’une société pourrait être entièrement nettoyée de ses éléments indésirables : l’alliance du gourdin et de la belle âme.

Nicolas Sarkozy s’étonne toujours de l’image que la société lui renvoie de lui-même : «  On me dit que je fais peur, dit-il, on me prend pour un monstre.  » Assurément, il ne l’est pas. Aurait-il peur, cependant, de l’idée que la peur qu’il croit susciter chez autrui soit à ce point ancrée dans ses gènes qu’il ne saurait comment y remédier ?

 

Publié dans la-mee.contestataire

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